Un dispositif de mise en festival des visiteurs cannois
La Croisette, symbole de Cannes et de son Festival, est habillée par des aménagements qui évoquent l’imaginaire festivalier et l’univers cinématographique. Bien que cette valorisation de la spécificité festivalière de la ville soit attendue, la façon de l’appréhender l’est moins. En effet, depuis les personnages grandeur nature qui permettent de se prendre en photo dans la peau de Conan ou de Shreck, jusqu’aux empreintes de main des stars dans le sol de la Croisette, le registre sur lequel sont développés dispositifs et équipements, met en exergue des caractéristiques enfantines et l’univers du jeu. Cannes propose une entrée par l’enfance dans la mémoire du Festival.
Parmi ces équipements, le train du cinéma et son Cannes cinéma tour, permet particulièrement de voir ce qui, dans les dispositifs connexes, articule l’imaginaire festivalier à celui de l’enfance. Ce que l’on appelle couramment le petit train convoque l’univers du jeu et de l’enfance. La miniaturisation de l’objet et du terme évoque une mise à l’échelle, pour ne pas dire une mise au niveau de son public. Le choix du train rappelle aussi l’un des jouets les plus symboliques de l’univers enfantin. Enfin, le petit train dans la forme qui lui est donnée (celle d’un train à vapeur) s’apparente à une image du train plus qu’à sa réalité et relève du manège plus que d’un moyen de transport.
Même si des équipements similaires sont présents dans la plupart des sites touristiques, celui de Cannes diffère par son propos. La visite se construit autour de bruitages, de faux flashes, de bandes sons de film et tout concourt ici à provoquer un sentiment d’appartenance à l’univers cannois par une mise en festival qui s’apparente à un « faire comme si ».
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Sous la direction d’Emmanuel Ethis, Université d’Avignon et des Pays de Vaucluse
(Centre Norbert Elias, équipe Culture et Communication)
