JOURS DE FÊTE AU HASARD LUDIQUE


L’équipe du Hasard Ludique (DR)

Sur le parvis de l’ancienne gare de l’avenue de Saint-Ouen, quelques badauds tentent d’apercevoir au travers des fenêtres, ce qu’il se passe dans ce nouveau lieu qui surplombe la petite ceinture. Intérieur aux murs pixellisés, grand bar ouvert, salle de concert… L’ensemble intrigue Jeanine venue en voisine promener son chien Kiki… “Enfin ça ouvre ! Mais c’est quoi au juste ?” Le Hasard ludique est un nouvel espace culturel, élaboré par trois jeunes du 18e, Vincent Merlet, Flavie Pezzetta et Céline Pigier, avec la participation des habitants du quartier, qui, après cinq années de réflexion, et surtout de travaux, s’offre enfin au public pour quatre week-ends de “fête chamarrée”. Pour cette deuxième session d’ouverture annoncée aux chaudes couleurs Bleu pacifique, le Hasard accueille des animations, des jeux et trois concerts acidulés de Cléa Vincent, Corine, Jean Tonique et The Fat Badgers, et plus encore jusqu’au 20 mai.


La gare de l’Avenue de Saint-Ouen (Petiteceinture.org)

Inaugurée le 16 novembre 1863, la gare de la petite ceinture fut par la suite déplacée et reconstruite en 1889, à l’emplacement qu’elle occupe actuellement, au 128 avenue de Saint-Ouen, lors de la suppression des passages à niveau de la petite ceinture rive droite. Elle œuvra au bon service des chemins de fer jusqu’en 1934, date de la fermeture du guichet voyageur et de messagerie, avant de renaître en cinéma quelques années plus tard sous le nom de Lumières.

Un cinéma
Le cinéma Lumières* s’installe en 1938 dans l’enceinte même de la gare de chemin de fer de la petite ceinture, à l’angle de l’avenue de Saint-Ouen et de la rue Belliard. Construite par l’architecte Robert Fouquet, c’est une petite salle de 447 places qui prend ses quartiers dans le très cinéphile dix-huitième. En effet, avec pas moins de 38 salles, dont le Gaumont Palace, le plus grand cinéma du monde, avec ses 6 000 places, le 18e est l’arrondissement emblématique du cinéma populaire, tant par la diversité de ses salles que par la nature des films projetés. Le Lumières est un petit cinéma comme on en croise beaucoup dans les arrondissements du nord de Paris. A l’époque, on va au cinéma à pied, c’est l’époque des cinémas de quartier. A quelques centaines de mètres du Lumières, on trouve pas moins de quatre cinémas, le Petit Cinéma, l’Idéal Saint-Ouen, le Métropole Pathé  et le Ney Palace.

Le Lumières ouvre ses portes le 21 avril 1938, avec à l’affiche un film policier américain Charlie Chan à l’Opéra avec le célèbre Boris Karloff (Frankenstein c’est lui !) et Keye Luke (Le maître de David Carradine dans la série Kung Fu) et une comédie Ces dames aux chapeaux verts de Maurice Cloche (un des rares cinéastes français à avoir obtenu un Oscar). Films policiers, comédies dramatiques, films d’aventure, romances, Westerns, la salle de l’avenue de Saint-Ouen accueillera, durant ses courtes années d’existence, une programmation populaire à l’image de son quartier. Le Lumières s’éteint définitivement le 27 décembre 1955.

*que l’on croise parfois écrit sans “s”

Pour aller plus loin sur la petite ceinture : https://www.petiteceinture.org

Jusqu’au Hasard Ludique : https://www.lehasardludique.paris

PARIS-LOUXOR

La rédaction de PARIS-LOUXOR.fr