NEIGE À BARBÈS avec JEAN-HENRI ROGER

Nous avons rencontré le cinéaste militant [1] Jean-Henri Roger le 15 novembre dernier à l’occasion de la sortie en DVD de Neige [2], film qu’il réalisa, entre Pigalle et Barbès, en 1980, avec sa compagne Juliet Berto. Affable, cet amoureux et défenseur du cinéma évoque pour nous ses souvenirs, de Marseille à Paris, le tournage, le quartier et son cinéma. L’entretien est resté en suspend… débordé par le temps… jusqu’à être méchamment rattrapé par la réalité. Jean-Henri Roger nous a quitté le 31 décembre dernier. Il est des rencontres qui marquent et des rires qui restent. Le sien fait encore écho, le rire généreux d’un homme de conviction et d’un acteur passionné du cinéma. Peut être qu’un jour reverrons-nous Neige à Barbès, au Louxor, qui sait.

Le film est sorti en mai 1981, le contexte politique de l’époque a-t-il eu une influence sur le film ?

Il n’y a pas de lien direct entre le contexte politique, le film et son tournage. Le succès de Neige a accompagné la victoire de la gauche au moment de la sortie du film. Tout simplement parce que le film répondait à un désir des gens. La disparition complète de ces personnages et de ces lieux populaires dans le cinéma français était vécu comme un manque. Aussi, le désir de mettre en avant cette galerie de personnages de la rue a rencontré le désir de changement politique. Parfois, la situation nous échappe, il y avait Court circuits de Patrick Grandperret, un film cousin de Neige, lui à la Semaine de la Critique, nous à la Quinzaine des réalisateurs, la sélection aurait pu être inverse, tout comme la réception par le public. Nous étions de la même bande, de la même tribu. Pour Neige, il y a eu un processus d’identification, ce film était dans l’air du temps, les gens voulaient ce film là, à ce moment là. Ils en avaient marre de cette occupation de l’espace par les mêmes gens et les mêmes films.

Pour ce qui des personnages et du quartier. Ce qui nous agite avec Juju (Juliet Berto, actrice et co-réalisatrice ndlr), c’est en quelque sorte de réhabiliter, de rééquilibrer cet ensemble, de faire en sorte que ces personnages secondaires deviennent des personnages principaux. Qu’un quartier populaire, dénigré, devienne le référent d’un film, et pas d’une manière folklorique, ni en bien ni en mal, tout simplement le décor, un lieu, parce que cette histoire se passe là, en prise avec une réalité. Voilà comment se caractérise le désir politique. C’était pour nous une façon de dire il y en a marre de ces thrillers calqués sur le même modèle. Parfois avec de bons scénarios. Quand Jacques Deray adapte Jean-Patrick Manchette avec Trois hommes à abattre, c’est avec un bon scénario, parce que Manchette est un  magnifique écrivain de polar. Mais voilà, il prend Manchette et il enlève tout pour ne rien laisser. Tous ces films sont fait sur l’idée des acteurs et non des rôles, malgré tout Deray est un honnête homme. C’est un pan du cinéma qui existe, c’est le grand cinéma populaire et quand il est de qualité c’est formidable. Je n’ai rien contre mais ce n’est pas mon truc. Ce qui nous intéressait, c’était les personnages, c’était presque le désir démocratique de faire vivre les personnages, mais pas les acteurs. La réflexion politique était de cette nature. Alors, comment se pose la question du cinéma ? Si tu es comblé par les films des autres tu n’as pas besoin d’en faire ! Ce qui est important pour nous, c’est de maintenir la ligne du film avec d’une part les personnages, en tant que représentant du réel et le quartier, en tant que réalité, le reste ne nous intéresse pas. Parfois, avec une position poussée à l’extrême. Quand on fait des films on a des positions dogmatiques qu’on essaye de respecter même si on ne les respecte pas totalement, mais heureusement qu’on les a, car cela nous donne une espèce de morale. Nous en avions une, celle de ne jamais tourner dans un espace privé. La seule fois dans le film où il y a une séquence dans un espace privé c’est quand le chauffeur de taxi dit à sa mère que sa fille est en prison, c’est un choix délibéré, car cette question ne peut s’inscrire que dans le domaine privé. C’est la seule scène, tout le reste se passe dans l’espace public.

Comment s’est déroulé le tournage, réalisé pour l’essentiel en extérieur, de Pigalle à Barbès, jusqu’à la Goutte d’Or, sur le boulevard de Rochechouart…

Au bout de quatre, cinq jours, nous n’existions plus, nous étions invisibles, nous faisions partie du décor. Nous avons tourné pendant la fête foraine, nous étions des zozos, des clowns de plus dans le décor, des fondus dans la masse (rires). On tournait rarement deux fois la même séquence, sauf quand il y avait un attroupement, on faisait un plan, on s’en allait et on revenait deux heures après pour retourner. Nous étions peu nombreux, s’il avait fallu être 30 sur le tournage ça n’aurait pas été possible, dans ce cas là autant aller en studio… Il faut donc inventer des techniques pour pouvoir travailler de manière fluide. Nous étions une dizaine, parce que c’est un film fauché, réalisé avec peu de moyens. Aujourd’hui on trouverait que l’on était nombreux parce que les technologies ont évolué. Il y avait trois personnes à la caméra, deux au son, trois à la régie, deux assistants, deux électros et un machino. Lorsque nous étions sur le boulevard, on mettait la caméra sur le terre plein, et vice versa. On tournait en 35 mm avec la caméra à l’épaule. La plupart du temps, les gens ne nous voyait pas, à un point qu’on a tourné un plan avec des policiers venus brancher Nini Crépon (le travesti, Betty) qui titubait sur le boulevard, ils ne savaient pas que l’on tournait un film, la caméra était sur le terre plein. Ils n’ont rien vu, ensuite on leur a expliqué.


Reportage consacré au film « Neige ». Interview de Juliet Berto et Jean-Henri Roger, réalisé par Fernand Moszkowicz. MAJ. mai 2015.

La lumière du film est remarquable, on la doit à Lubchtansky, le directeur de la photo…

Nous étions les premiers à utiliser la première pellicule Fuji 400 Asa. Kodak n’avait pas encore sorti la sienne et Willy de chez Fuji voulait à tout prix que l’on essaye sa nouvelle pellicule. C’est alors devenu très clair, si vous voulez qu’on l’essaye donnez nous la pellicule pour faire le film. Sur le tournage, tu sais que tu ne peux pas éclairer le boulevard, d’ailleurs ça n’a pas de sens, si tu veux le faire, autant aller en studio. Il nous a alors fallu réfléchir à la manière de procéder avec toutes ces contraintes. Pour les scènes de nuit, il nous fallait tourner près de sources lumineuses, il y a même une scène de jour que l’on mis de nuit, avec une référence lumineuse très forte, toujours dans un décor naturel. Le seul endroit où l’on maîtrise réellement  la lumière c’est à La Vielleuse (bar de Belleville ndlr). plus précisément dans l’arrière bar, parce que le bar on ne l’a pas fermé. Je n’ai jamais fait fermé un bar, 60% des films environ que j’ai tourné se passent dans les bistrots, j’ai même un logiciel qui les répertorie ! C’est toujours une question complexe le tournage dans les lieux publics, le décor, le passage, les habitués. Le meilleur assistant du monde ne te trouve pas les bonnes personnes pour les scènes de bar, ce qu’il faut faire c’est avoir, en plus de la faune, deux, trois copains aux places stratégiques pour les raccords, dans le découpage et la mise en scène pour être sûr que trois heures après tu aies les mêmes. sinon c’est intenable.

Il était important que le film se fasse avec des “vrais gens” du quartier ?

À vrai dire je ne sais pas comment on peut faire autrement, mon imaginaire est incapable de faire autrement. Je ne me vois pas, je me sens incapable, et ce n’est pas un jugement de valeur, je parle là de ma démarche, je me sens incapable de demander que l’on me trouve des figurants comme ci ou comme ça. Je viens vraiment de l’idée que le cinéma c’est la captation, je suis un vieux Rosselinien dogmatique (rires). Le cinéma, pour moi, c’est la captation.

Dans le film, on retrouve nombre de salles de cinéma de Pigalle à Barbès, c’est l’époque de la fin des salles …

Oui, le Trianon, le Delta, le Moulin rouge etc. C’était même la fin de la fin des salles de cinéma ! Filmer ces salles, c’était une manière de leur dire bonjour… c’est fini… Ces salles de quartier étaient finies. À la grande époque, je me souviens être venu de Marseille à Paris et avoir vu Rio Bravo au Moulin rouge, lorsque l’on a tourné Neige, le Moulin Rouge était encore un cinéma mais 6 ou 8 mois après c’était terminé. Neige est un film dont l’amour du cinéma est manifeste dans le film et il y avait ce désir de mettre en scène ces salles de cinéma.

Joko (Robert Liensol), Anita (Juliet Berto) et Bruno le chauffeur de taxi (Paul Le Person) devant le cinéma Le Delta.

Dans quelles salles de cinéma avez-vous tourné ?

On a tourné dans la salle du Moulin Rouge et aussi dans le hall du Trianon. À cette époque les salles projetaient du cinéma de genre, y compris des films pornos, ou du cinéma des diasporas comme au Louxor où l’on passait du cinéma d’Afrique du nord.  Pour Neige, nous voulions tourner sur la terrasse du Moulin rouge, dans le film Raymond Bussières joue le projectionniste, c’est un hommage à Prévert. Nous voulions que Bubu joue le projectionniste de la salle où habitait Prévert, il habitait sur la terrasse du Moulin Rouge tout comme Boris Vian. Mais le désir était plus de tourner sur la terrasse du Moulin rouge, chez Prévert, que dans la salle. Prévert habitait en face de la salle de projection, à l’époque, les projectionnistes arrivaient par la terrasse.

Dans ce quartier il y a des tas de personnages qui ont une solidarité diffuse, non dites, entre eux. Bussières c’est le vieux parigot, il aurait très bien pu être projectionniste et fumer une cigarette avec Prévert pendant la projection des films, cette scène n’est pas du tout improbable [3]. C’était une autre manière de faire vivre le quartier avec ses habitants, ce ne pouvait être que Bussières qui soit projectionniste dans cette salle là.

Vous fréquentiez le Louxor ?

Non, pas vraiment. C’était un cinéma qui passait du cinéma de genre ou communautaire. Mais si on me propose une projection de Neige au Louxor, je ne dis pas non et je pense sincèrement que ça aurait de la gueule ! (rires). D’ailleurs, on a failli occuper le Louxor en 1997 avec le mouvement des cinéastes en soutien aux sans-papiers ! Nous avions réalisé un film et nous cherchions un QG, l’idée du Louxor est venue après une rencontre avec l’ancien propriétaire, Fabien Ouaki, mais Jean-François Bizot (ancien patron d’Actuel et de Radio Nova ndlr) l’a convaincu que ce n’était pas une bonne idée ! (rires).

Vous semblez très attaché au quartier…

On y vivait ! On habitait Square d’Anvers. C’est un film que l’on a fait en bas de chez nous ! On fréquentait autant les salles que les bistrots. L’exotisme absolu pour nous c’était La Vielleuse à Belleville !! Pour le film nous ne trouvions pas de grands bars dans le quartier où les proprios acceptaient que l’on vienne tourner. À La Vielleuse, on y retrouvait la même configuration avec le terre plein, le manège et surtout il y avait l’arrière salle qui était à l’abandon, du coup on a proposé au patron de la rénover pour le film.

Quelle était l’atmosphère dans le quartier à cette époque ?

Je dirais que ça n’a pas beaucoup changé, il y a toujours des ouvriers, des travailleurs immigrés sans le sous, des prostituées, des travelos malheureux, des dealers et des mecs en manque. Si l’on devait reprendre la caméra, on retrouverait le même tableau dans le cadre. C’est un des derniers quartiers qui est resté dans son jus, mais il est vrai qu’avec le rachat du Louxor par la Ville de Paris ça va changer… pour ce qui est de Pigalle, je ne pense pas que le quartier ait fondamentalement changé. Il m’arrive d’y retourner. Ça reste un lieu de la nuit, ouvert tout le temps.

Vous entreteniez un rapport particulier avec la salle de cinéma ?

Lorsque j’ai monté les marches à Cannes pour Neige, j’ai demandé à les monter avec Monsieur Moreau. C’était le propriétaire du “Festival”, un cinéma Art et essai sur le vieux port à Marseille. Lorsque je n’avais pas un sou, ce monsieur me faisait entrer au cinéma… c’était notre maison, j’y allais avec Echenoz, on habitait là ! Ça lui plaisait d’avoir un jeune mec de 15, 16 ans lui dire “Le dernier Rosselini… c’est quand !!?”. Il a compté pour moi, il était propriétaire de deux salles “Le Festival” et “Le Paris”. On y allait en tribu, il y avait deux bandes, toutes deux composées de quatre personnes qui se haïssaient cordialement mais qui évidemment s’aimaient beaucoup (rires) !! Nous étions amateurs de jazz et cinéphiles, c’état Positif / les Cahiers ! Jazz Mag / Jazz Hot !!

Quel accueil a reçu le film lors de sa sortie en mai 1981 ?

Le film a eu un succès incroyable, 600 000 entrées France, rapporté à aujourd’hui cela pourrait se compter en millions. C’est UGC qui l’a sorti. Je me rappelle la réaction du patron d’UGC, le père Sussfeld, me disant “On a fait 67 entrées à Odéon à 11h ce qui veut dire que l’on fera plus de 200 000 entrées à Paris pour le film…”. J’étais estomaqué, je me souviens lui avoir dit, “Si c’est comme ça que se détermine la vie d’un film, tu es un mec dangereux !”. Il ne s’est pas trompé. Il savait au nombre d’entrées fait à l’Odéon ce qu’il adviendrait du film, c’était l’une des seules salles à ouvrir des séances le matin, un des premiers multiplexes, il y avait 6 salles ce qui pour l’époque était énorme.

Le film a été réalisé avec peu de moyens, une équipe restreinte, vous établissez un parallèle avec ce qui peut se faire aujourd’hui…

Non et c’est compliqué ce qui se passe aujourd’hui. J’ai la chance d’être prof à Paris 8 en Master réalisation dont la finalité est de faire un film, je vois bien comment mes étudiants travaillent. On est à la fac, pas dans une école où l’on finance la réalisation des films. Il y a 55 soutenances par an, les étudiants trouvent, ils se débrouillent. Dans une économie qui n’a pas d’économie. La position du cinéaste maintenant est celle de l’artiste. Si j’ai fait du cinéma c’est parce que je ne voulais pas être artiste, je parle de la posture de l’artiste. Maintenant, le fait que tu puisses faire ton film tout seul chez toi te permet de te penser comme artiste. Nous on a fait le film avec rien mais on a quand même eu l’avance sur recette, quinze salaires à payer, même s’ils acceptent d’être payés à moitié, ils te font un cadeau dont tu es redevable. Tu es dans la société, le réel. Tu es dans un système, celui de la fabrication des films, tu n’es pas tout seul en train de fabriquer ton truc. Aujourd’hui, c’est totalement différent. Je n’ai pas du tout envie de faire un film seul, tout seul, moi et une caméra dans mon coin, tout simplement parce que je ne sais pas faire, en dehors d’un rapport à la société, au social, dont l’économie du cinéma fait partie. Toutefois, on ne peut nier l’intérêt que procurent ces moyens légers de réalisation, mais ce qui me dérange c’est cette tendance à la survalorisation du moi… Neige a eu la chance de rencontrer UGC qui l’a acheté, un an avant, pour pas grand chose. À l’époque Téchiné et nous, étions les danseuses d’UGC, on nous sortait de temps en temps (rires). Maintenant, l’époque des danseuses est révolue !

La musique a son importance dans le film, au point que vous avez déclaré « Neige est un film Rythm n’ Blues… »

Ah, c’est tout une histoire ! (rires) pour préparer la promo du film je me suis attelé à la rédaction du dossier de presse. Comme les journalistes sont un peu flémards, je cherchais une image qui soit suffisamment percutante pour être reprise, alors j’ai écrit “c’est un film Rythm’n Blues sur 800 mètres de boulevard, le rythme du cinéma, le blues de la vie” ! C’était dans le dossier de presse, mais c’est de la pub ! Si j’avais touché des droits d’auteur sur cette phrase là j’aurais gagné plus qu’avec le film ! (rires). Pour ce qui est de la musique de Bernard Lavilliers (« Pigalle la blanche » ndlr), on se connaissait, j’aimais bien ce qu’il faisait, cela correspondait bien à l’ambiance du film, je lui ai proposé et il a accepté (Il joue notamment le rôle de Franco dans le film). Cela s’est fait simplement, au moins jusqu’à l’enregistrement, après c’était plus compliqué mais c’est une autre histoire !!

Vous pensez qu’il est plus difficile de faire des films aujourd’hui ?

Il y a un décrochage, un déplacement. Le cinéma aujourd’hui manque de solidarité, à la fondation de l’ACID, on disait, le cinéma c’est de Deray à Biette et c’était vrai. Deray te disait il faut que Biette puisse faire ses films, Sautet disait également la même chose. Il y avait cette idée qu’il y avait -un- cinéma, avec plusieurs entrées, plusieurs économies, mais c’était -un- cinéma. Aujourd’hui, ce n’est plus du tout vrai. Entre le réalisateur qui se bat pour faire ses films et la grosse machine du cinéma, il n’y a plus aucune chance aujourd’hui pour que les films se croisent.

Qu’est-ce qui fait que les rencontres ne se font plus…?

Parce que le cinéma n’est plus l’image du monde, c’est la télé, internet qui est désormais l’image du monde. Tout comme la salle n’est plus un lieu de rencontre. Tout ça est lié, nous sommes à la queue de la comète. Nous on vit encore sur cette idée que le cinéma est la référence de l’image du monde, alors que ce n’est plus du tout vrai. Pour les gens ça se joue ailleurs, sur d’autres écrans, la télé, internet. La réouverture du Louxor est une idée nécessaire. Il va falloir trouver les films, convaincre, ce n’est pas gagné, si c’est compliqué à Saint Michel, on peut légitimement se dire que ce sera compliqué à Barbès, il va falloir être inventif.

Je ne suis pas un déçu du cinéma, il y a plein de choses que j’aime bien. J’ai aujourd’hui un peu plus de 60 ans mon Panthéon du cinéma je l’ai fabriqué, comme tout le monde, entre l’adolescence et l’entrée dans l’âge adulte, à une époque où l’on s’est nous même fabriqué. Alors, pour bousculer tout ça c’est toujours un peu compliqué ! On en a vu 10 000 mais on vit avec 20-30 films. Ces films là, ils sont à nous. les autres ont du mal à rentrer, de temps en temps il y en a qui rentrent. J’aime beaucoup Un Prophète d’Audiard, je vois ce que je pourrais ne pas aimer dans le film, et ça n’altère pas ce que j’aime, même si je vois la “fin UGC”. Ça ne change rien. J’ai vu Pierrot le fou le jour de sa sortie sur la Canebière à Marseille, et le dimanche après midi au cinéma les kakous pensaient qu’ils allaient voir l’histoire de Pierrot le fou, le braqueur  marseillais du gang des tractions, avec Belmondo dans le rôle titre !!! Aujourd’hui, cette confusion serait impossible. Ce sont ces films là qui m’ont nourrit et inventé.

Merci à Claire Viroulaud.

Portrait par Frédéric Poletti, photogrammes du film © Epicentre Films.

NEIGE en DVD _ Epicentre Films

Synopsis.
Anita est barmaid à « La Vielleuse ». Elle a un grand coeur, surtout pour Willy ancien professionnel de « full contact ». Jocko est le pasteur de l’église de la Sainte-Trinité au coeur de Pigalle. Ses messes et sa bonté apportent réconfort et chaleur à son entourage. Un jour Bobby dealer du quartier et protégé d’Anita se fait tuer sous les néons de la fête foraine. La barmaid et ses deux acolytes décident alors de secourir les drogués les plus dépendants.

Réalisé par Jean-Henri Roger et Juliet Berto. Scénario et dialogues de Marc Villard adaptés par Juliet Berto et Jean-Henri Roger.

Avec Juliet Berto, Jean-François Stévenin, Robert Liensol, Patrick Chesnais, Jean-François Balmer, Eddie Constantine, Paul Le Person, Émilie Benoît, Anna Prucnal, Raymond Bussières, Bernard Lavilliers…
Sorti le 20 mai 1981
Musique : François Bréant, Bernard Lavilliers
Durée : 90 minutes

[1] Dizga Vertov, Cinélutte, mouvement des 66 cinéastes. British Sound (1969) et Pravda (1970) avec JL Godard, Neige (1981) et Cap Canaille (1983) avec J.Berto, Lulu (2002) et Code 68 (2005).
[2] Prix du jeune cinéma au festival de Cannes (1981)
[3] Raymond Bussières, comédien, fut un des fondateurs du Groupe Octobre pour lequel Jacques Prévert écrivit de nombreux textes d’agitprop dans les années 1930. Il était militant syndicaliste actif du syndicat des comédiens.

Laurent Laborie

Laurent Laborie est président de PARIS-LOUXOR.